Dans cette famille-ci, tous distribuent des prospectus et restent à vivre sous le même toit.
Dans cette autre, monoparentale, mère et fille pistent les promos dans les Discounts.
Et puis, il y a la voisine dont l’amie au chômage descend la voir le matin se préparer, car « c’est beau quelqu’un qui part au travail ».
Ils valent zéro sur le marché. Qui les veut ? Qui les voit ? Ils sont invisibles. Ils ne s'en sortent pas.
"Les invisibles" ?
C’est ainsi que sont appelés désormais les travailleurs pauvres dans les médias.Hors statistiques, parfois même en dehors de tout recensement, des hommes, des femmes, des enfants qui vivent la précarité.
Qui sont-ils ? Comment vit-on sous le seuil de pauvreté ?
Ils sortent de l’ombre et du silence pour témoigner car ce n’est pas à eux d’avoir honte…
"Sans compter qu'on ne s'en sort pas, si on ne travaille pas, alors on ne se sent pas vivre. On n'est plus rien à nos propres yeux et à ceux des autres. ". Lorsque le travail est si mal payé qu’il faut sans cesse ajouter des heures, se faire aider pour y arriver, ce n’est plus seulement de l’exploitation, c’est une forme d’humiliation.
Du grotesque au tragique, entre humour acide, détresse et révolte, « Les Invisibles » raconte un certain état du monde d’aujourd’hui.