La démarche et les partis pris de mise en scène :
Une création théâtrale ancrée dans une actualité spécifique : la Première Guerre Mondiale.
Une question fondamentale pour prétendre s’adresser à toutes les générations, y compris à la jeune génération qui a grandi dans un monde où une information d'un mois peut déjà sembler obsolète : comment toucher les jeunes avec cette guerre vieille de 100 ans pour qu’ils en fassent eux aussi leur histoire personnelle ?
Cette époque, qui appartient à l'Histoire, qu'a-t-elle à nous dire sur la nôtre ?
Elle se fait vieille. Nos grands-parents et arrières grands-parents l’ayant connue sont maintenant morts, et nos livres d’Histoire sentent la poussière. Que reste t-il alors ? Dire la Guerre de 14-18, c’est approcher l’expérience de nos grands-parents, de nos arrière-grands-parents et désormais de nos arrière arrière-grands- parents et ainsi mieux comprendre l’histoire de nos familles, l’histoire de l’intime et des bouleversements identitaires.
Pour réaliser ce projet, nous suivons les traces de la guerre, au sens propre comme au sens figuré. Nous explorons notre région, une de celles dites de l’arrière, à la recherche d'éléments pour raconter l'événement fondateur de l'histoire européenne du XX° siècle, interrogeant voisins et familles, consultants archives, lisant auteurs de renom et correspondances d’inconnus, faisant toujours des allers-retours entre les événements internationaux et leurs échos sur la vie locale de l’arrière.
En suivant les traces de ces hommes et de ces femmes,en lisant leurs lettres et en regardant leurs photos, nous percevons leurs histoires, leurs sentiments. Et oui, nous finissons par nous sentir si proches d’eux.Une évidence surgit : réaliser ce projet, nous donne l’illusion de les faire vivre une seconde fois, pour qu’ils puissent témoigner.Qu’ont-ils à nous dire ? Nous rappeler combien cette réalité sanglante devrait nous servir de leçon à nous les vivants ? Le fameux devoir de mémoire !
Si plus personne n’est là pour nous raconter ce qui s’est réellement passé, alors peut-être est-il temps de se réapproprier les souvenirs, d’en faire une affaire personnelle.
S’approprier l’histoire de 14-18, c’est revenir sur ses propres origines à la recherche de nos parents éloignés qui pour les uns ont risqué ou perdu la vie dans la boue sans avoir d’autre choix et qui pour les autres ont été les artisans quotidiens de la continuité de la vie à l’arrière.C’est bien là notre histoire.
Notre création se projette dans une perspective sans frontière.Non seulement parce qu'une lecture nationale ne permet pas d'appréhender la réalité de ce conflit mondial, mais aussi pour s’offrir un pied de nez à l'affrontement des nationalismes qui fut l'une des causes du déclenchement de la guerre.Peu importe que ce soit un allemand ou un français qui écrive à sa femme, ce sont les mots d’un être qui aime et qui souffre…
Collégiens et lycéens
de Sainte-Catherine sur scène
Le devoir de mémoire, le respect pour nos «anciens», ne sont pas de vains mots tant pour les collégiens que pour les lycéens de Sainte-Catherine qui ont travaillé sur la guerre de 14-18. Les collégiens ont porté un regard mature et bien concret avec dialogues sur le quotidien des Français dans lequel le chef de famille était une femme s'acquittant des travaux des champs, éducation des enfants, recherche incessante d'alimentation, attente du courrier venant du front… Ce travail confirme que les jeunes se sont intéressés, passionnés pour cette tranche de l'histoire de notre pays avec les complicités compétentes d'une professeur (pourtant retraitée !) et de la documentaliste enseignante. Rien ne fut «oublié» : les personnels médicaux dévoués et courageux, les tirailleurs sénégalais et autres étrangers dans les rangs de l'armée française, le retour d'un fils au cœur ensanglanté par tant d'horreurs vécues, le repas autour de la table avec des assiettes quasiment vides…
Plus tard dans la soirée, on a découvert le spectacle présenté par les lycéens grimés et en costumes «plus vrais que vrais», représentant le travail de l'atelier théâtre qui a fonctionné tout au long de l'année avec le Théâtre du Baroud dirigé par la comédienne metteur en scène Sylvie Fumex. Le public était invité à suivre les lycéens dans une reconstitution de la vie d'un régiment dans les tranchées et campement de fortune pendant cette guerre 14-18. Les jeunes gens devinrent «piou-pious» courageux et en même temps remplis de peur, partageant amitié et discussions sur l'absurdité de la guerre, sur les grands principes religieux et moraux totalement bafoués, les lâchetés et actes de bravoure, le sacrifice de sa vie… Les femmes travaillant à l'usine, courageuses, épuisées, ont montré leur quotidien exigeant, inhumain… Contraintes et forcées, elles ont fait tourner l'économie du pays, l'agriculture et assuré l'éducation des enfants.
Le pays leur doit de n'avoir pas connu une réelle famine au-delà des restrictions imposées par les circonstances. Les lycéens ont donné là une remarquable prestation empreinte de beaucoup d'émotion. Félicitations à tous, jeunes et adultes !
Marie-Paule Rabez
18 élèves du Lycée Sainte-Catherine de Villeneuve-sur-Lot présentent aujourd’hui, vendredi, la pièce de théâtre "Ne m'oublie pas,14-18", à la fois devoir de mémoire, hommage aux victimes et dénonciation des horreurs du conflit. Cette pièce est écrite par la comédienne et metteur en scène Sylvie Fumex. L’idée, à travers des témoignages de la vie des Allemands et des Français au début du XXème siècle, est de montrer que tout le monde souffre de la guerre, qu’elle n’épargne absolument personne. Durant la pièce, certains personnages remontent le moral à d’autres, même en ces temps difficiles. Certaines répliques sont en allemand pour faire un jeu de miroir, celles-ci sont traduites. La pièce s’adresse à un public relativement mature. Une pièce à découvrir aujourd’hui, vendredi, à 13h dans l’espace théâtre.
...parce qu’ « il est grand temps de rallumer les étoiles » (Guillaume Apollinaire).
Tous ces rêves que nous laissons dormir depuis si longtemps sous prétexte qu’ « il faut être réaliste ».
L’avenir est bouché ! Le pire est à venir ! Seul, je ne peux rien ! Je n’oserai jamais. C’est trop tard ! Je me sens impuissant.
Le climat actuel tend à nous amener à ras de terre. Nous sommes enfermés dans un discours unique de conflit perpétuel sans vraiment savoir vers où on veut aller.
Et si nous inversions la vapeur ! Et si nous ré-enchantions le monde !
« Faites que le rêve dévore votre vie, afin que la vie ne dévore votre rêve. » (Antoine de Saint Exupéry)
Le Théâtre du Baroud se lance et vous lance un défi, un défi à la portée de tous et de toutes :
une invitation à partager nos rêves!
Ce défi à nous de le relever, tous autant que nous sommes, jeunes enfants, collégiens, lycéens, étudiants, actifs ou non, retraités, quelles que soient nos origines, quelles que soient nos appartenances sociales, quelles que soient nos activités professionnelles ou autres .
Comment ? Rien de plus simple: Ecrivez-nous et décrivez-nous un de vos rêves, parlez-en autour de vous et invitez les autres à faire de même, le Théâtre du Baroud se charge du reste...
-Ecrivez-nous et décrivez-nous un de vos rêves :
Quelques mots, quelques phrases, ou bien tout un texte que vous écrirez sous forme libre, d’une lettre adressée ou pourquoi pas d’un poème ou d’une nouvelle. Mais si vous le préférez, ce peut être aussi une photo que vous prendrez, un dessin ou une peinture que vous réaliserez, une musique ou une chanson que vous composerez, une carte postale que vous enverrez.
Surtout ne vous censurez pas : aucun rêve n’est trop naïf, il n’y a pas de petits ou de grands rêves. Tout rêve est important pour celui qu’il fait avancer.
Si vous le souhaitez, votre anonymat sera respecté. Il suffira de nous le préciser. Seuls apparaîtront plus tard votre prénom, votre âge et le nom de votre ville ou de votre village.
- Invitez les autres à faire de même:
Soit en parlant autour de vous de cet appel à rêves et en invitant vos proches, vos connaissances, les membres de vos associations, ceux avec qui vous partagez des activités, vos élèves, vos clients ou autres à nous envoyer les leurs à leur tour.
Soit par le biais d’une boîte à rêves : à vous d’imaginer la boîte idéale pour que chacun puisse y glisser son rêve (texte, photo, dessin, chanson…). Ce peut être une simple boîte à chaussures avec sur son couvercle le texte de présentation ci-joint, mais aussi bien sûr un contenant de votre choix confectionné par vos soins. La diversité des formes, des couleurs, des matériaux n’en rendra que plus magique les moments où nous les regrouperons et nous les ouvrirons.
Alors n’hésitez pas à installer une telle boîte sur les lieux des activités qui sont les vôtres : écoles, centres de loisirs, maisons de retraite, bibliothèques ou médiathèques, mairies, dans vos commerces, dans vos salles d’attente, au bureau, à votre guichet, au sein de vos associations quelles soient sociales, culturelles, sportives ou autres …et pourquoi pas au sein de votre famille ou à l’occasion d’une fête entre amis ou d’une fête communale ou associative.
Si vous décidez d’installer une boîte à rêves, prévenez-nous que nous puissions venir les collecter, et si vous le désirez même, venir l’ouvrir en public pour faire entendre sur place les rêves qu’elle contient.
Notre collecte se poursuivra tout le long de l’année 2020.