OCTOBRE ROSE


 

Lectures sous parasols

 

Parce qu'on est tous concernés de près ou de loin.

Parce qu'il y a tant de choses qui ne se disent pas.

Parce que le cancer c'est des liens qui se tissent et qui se taisent.

Parce que cette maladie cristallise autant la difficulté du corps que celle du dire et du partage.

Ainsi pourrons-nous essayer en restituant la parole des malades  mais aussi celle de l'entourage de donner un éclairage nouveau par le biais du théâtre.

Le cancer est plus qu'une maladie, c'est une épreuve qui fait souffrir mais aussi grandir et qui fait parfois pousser des ailes à la place des seins.

 

 

Monflanquin rose, 2015
Monflanquin rose, 2015

Ce sont eux qui en parlent le mieux : 

les remerciements au Théâtre du Baroud de l'association 

"De l'Un à l'Autre", porteuse du projet à Monflanquin 

 

"Douze comédiens, douze lecteurs de vie sous la direction de Sylvie Fumex nous ont invité sous leur «sein parasol» à venir poser nos oreilles pour écouter battre les cœurs de ce qui se joue quand il s’agit de cancer, de non-dits, de force et d’amour. 

Beau succès pour cette compagnie qui nous livre une palette d’émotions, tant sur les textes choisis que sur l’interprétation même des comédiens.Le tout dans une ambiance intimiste et esthétique. Le public était au rendez-vous, touché par tant d’émotions.

Merci à tous les comédiens, Sylvie, les « prêteurs de tables », les « porteurs de tables », la Mairie.

Parce que l’on ne parle jamais assez du dépistage du cancer du sein… Parce que chacun peut contribuer à sa façon à sensibiliser son entourage… l’association a clôturé sa 1ère édition de sensibilisation Jeudi 8 octobre 2015.

Octobre Rose 2015 à Monflanquin a connu un beau succès auprès du public.

Votre implication, votre désir d’innover, votre détermination à nos côtés sont les moteurs qui nous ont aidé dans ce succès.

Nous tenions à vous remercier pour votre précieuse collaboration, votre volonté d’être à nos côtés dans ce grand projet de Santé Publique.

En attendant de nouveaux projets… PARLEZ-EN AUX FEMMES QUE VOUS AIMEZ !

Encore merci et à très bientôt"

Virginie Schellwatt

Sophie Deparis co-présidente

Lectures sous parasols, extraits

 

...Mais je m’en fous moi, Maman, de ces statistiques !!!

Mon goût de vivre vient brutalement de me quitter. Je n’arrive plus à sourire. La tristesse m’envahit, pesante, épuisante, déprimante. Pour la première fois de ma vie, moi qui m’évertue tant à braver le destin, j’ai peur ! Je me vois dans l’au-delà.

Crois tu que je ferai un beau mort, Maman ? Ce n’est pas fini cette poisse ? J’en ai marre. Je pleure. La mort est à ma porte, insolente, se moquant de mes désirs. Elle veut emporter mon âme. Le crabe veut me dévorer. Comment faire pour l’ébouillanter ?

Pendant mes heures de travail j’ai l’air normal. Pourtant les trajets travail/maison en voiture sont difficiles. Dans ma tête c’est l’embouteillage. Le pare-brise reste sec mais mes yeux se noient. En solitaire je pleure. Comme si ma vie m’échappait déjà ! Mais je ne le connais pas ce saint Pierre !!!!! Qu’il les garde ses clés !!!!!!!!!!!!

Je veux vivre, c’est ma dernière volonté, je suis bien trop jeune pour mourir. J’aimerai mieux mourir d’amour !

Je ne sais pas si je dois me soigner, Maman. Si je rentre à l’hôpital, il me faut l’assurance d’en sortir vivant et pas diminué par les traitements. Pour l’instant c’est le trou noir !

Désorienté, je décide d’abord de ne pas me soigner. Je privilégie ma qualité de vie au détriment de ma durée de vie. Je décourage les médecins. Eux me désespèrent…

Un professeur de l'hôpital Pasteur à Nice, qui n’aurait aucun mérite à être nommé, culotté, est sans détour : votre qualité de vie je n'en ai rien à foutre, si je vous opère, j’opère large!! C’est ça être proche des patients ? Quel toupet, qu'il aille au diable !

Pourquoi moi, Maman ? Je ne sens rien, je n’ai aucun symptôme… je ne me sens même pas malade !!

Et tous ces gens qui croient me rassurer en disant : « ce n'est rien, c'est un petit cancer, ça se soigne bien ! Ils veulent ma place ? Ce sont eux qui risquent les métastases osseuses liées à ce type de cancer ?

Beaucoup ne me parlent plus, ne me côtoient plus, hormis Eddie mon meilleur collègue de travail et ami. Mon cancer n’est pourtant pas contagieux. Je perds beaucoup de mes amis.

Et la phrase : « tu as bonne mine ! » Quand on a un cancer, ces mots là tuent aussi, Maman !

Psychologiquement, c’est dur, très dur. La dépression est ma compagne de route ! L’idée de la mort m’anéantit.

Comment vais-je pouvoir vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête ? Avec mes craintes, mes insomnies, mes sanglots et mes angoisses ?

 

extrait de « Tout ce que je n'ai pas pu te dire » de Roland Hubaut

 

 

Ah, là on va bien se marrer... Ou pas !

Apprendre que l'on a un cancer, c'est une chose. L'annoncer aux autres, en est une autre.

Là, j'avoue que j'ai pas été super performante.

 

Avec Philippe, nous avions pris la décision de ne le dire à personne d'autre qu'à notre famille proche (nos parents et nos frères et soeurs) temps que mon cancer n'état pas confirmé... Quand cela fut le cas, nous leur avons demandé de diffuser "l'information" aux autres (famille et amis).

 

Ca avait été suffisamment difficile d'avoir affronté leur regard à eux alors ceux des autres...

En y réfléchissant, j'ai été dure de leur dire : ne pleurez pas, je ne vais pas mourir.

C'est vrai je vais pas mourir, du moins, pas maintenant, on verra cela dans 70 ans !

 

Mais on ne peut pas les empêcher de pleurer. Je pense que c'est un passage obligé. Affronter cette angoisse.

Je voulais pas assister à cela, parce que j'avais pas besoin de larmes, mais j'avais besoin tout simplement de soutien et d'amour. Croyez moi, l'amour ça change tout ! Et puis à un moment, on devient égocentrique.

BREF... Revenons en à nos moutons...

Donc 4 cas de figure :

- Ceux qui vous disent que le cancer du sein c'est rien et généralement c'est eux qui disparaissent de votre entourage. Ils s'éclypsent tout doucement voire brutalement, allez comprendre pourquoi....

- Ceux qui paniquent et qui pleurent et en plus qui s'appitoient sur vous.

- Ceux qui vous apellaient jamais et qui maintenant vous appellent tout le temps car ils veulent savoir.

- Ceux qui sont là et qui ne change rien à votre égard.

 

On entend de tout ! Mais alors de tout...

Le pire c'est quand c'est nous (les malades) qui devons remonter le moral des autres...

 

EH OH !!!!

 

Je suis TOUJOURS Sabrina ! Je suis TOUJOURS la même !

On est toujours les mêmes ! On a juste ce truc en nous dont on ne va faire qu'une bouchée !

  

 

témoignage de Sabrina

Lectures sous parasols, bibliographie 

 

"Le sein : une histoire" de Marilyn Yalom

 

"Un cancer du sein et alors ?" de Margarita Ortiz Macias

 

"Le cancer du sein : des femmes témoignent" d' Emmanuel Cuzin

 

"L'ablation" de Tahar Ben Jelloun

 

"Mars" de Fritz Zorn

 

« Tout ce que je n'ai pas pu te dire » de Roland Hubaut

 

"Sauve-toi Lola" de Francos Ania

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"D'autres vies que la mienne" d' Emmanuel Carrère

 

"Dis maman, ils sont où tes bobos ? - 30 ans, 2 enfants, 1 boulot et... 1 cancer" d' Isabelle Denervaud

 

 

  "Fuck my cancer" de Manuela Wyler  

 

 

"Novembre, la nuit" de Raymond Plante

 

"Ne t'inquiète pas pour moi" d' Alice Kuipers

 

"L'usage de la photo" d' Annie Ernaux et Marc Marie

 

"Je ne suis pas sortie de ma nuit" d' Annie Ernaux

 

"Le Jeu de l’oie - Petite histoire vraie d' un cancer" de Sylvie Derosiers

 

"En plein coeur" de Ray Kluun

 

 

"La mélodie des jours" de Lorraine Fouchet